L’existence, le phénomène donc, ce qui
apparaît pour être exact, est engendré par l’apparition des systèmes organisés
de cordes et anti-cordes qui vont venir établir ce qui justement va pouvoir exister
ou non, à l’état indéterminé ou/puis déterminable. Ce sont donc ces groupes
systémiques de cordes et anti-cordes qui rendent possible d’abord l’état
quantique et donc la réalité relative, puis l’état classique et l’existence
propre des phénomènes.
Ceci étant, les réalités relatives qui
apparaissent lorsque les groupes de cordes deviennent systémiques peuvent être
formées de manière infinie, il y a une possibilité infinie de créer des
réalités relatives, liés ou non entre elles. Cette possibilité infinie sera
toujours limitée par ce qui vient à l’existence en tant que tel, le résultat,
donc. En d’autres termes, l’existence apparaît dans le temps et dans l’espace
au fur et à mesure que le temps et l’espace se forment. Les phénomènes sont
donc apparaissant dans le temps, et demeurant dans l’espace de la présence qui
se détermine ou non comme espace et comme temps.
En d’autres termes, l’existence va se
différencier selon deux termes : le son informe la lumière, d’une part, et
d’autre part, selon la prédominance ou l’activité du son ou de la lumière, on
aura plutôt certains types de phénomènes plutôt que d’autres. La lumière
sombre, par exemple est indissociable d’une forme prédominante de son. Quand
l’espace-temps prend sa forme par l’effet de la prédominance de la lumière.
Quelques soit la qualité du son ou de la lumière, il sera toujours présent,
actif ou inactif, et son action déterminera la forme existante ou phénoménale.
En d’autres termes, avant l’état
quantique, rien n’existe, mais tout est ensemble. À partir de l’état quantique
tout existe, manifeste ou non, déterminable ou non, sur le fond de ce qui est
et qui n’est ni déterminable ni quantifiable. Pour l’espace-temps, les qualia sont la forme « être »
qui sous-tend le « phénomène » espace-temps. Pour la lumière sombre,
les cordes et les anti-cordes, ces mêmes qualia
fondent le caractère « être » de ces phénomènes dont la forme
« existante » sera celle que nous pourrons quantifier ou déterminer
par la mesure.
Au niveau quantique l’existence peut
être non manifeste, si elle est en l’état indéterminée, ou si elle n’est pas
déterminée par la mesure. Mais à ce niveau, l’être sera toujours non
quantifiable et non déterminable, non manifeste donc, ce qui explique peut-être
pourquoi nos expériences nous montrent qu’il n’y a « rien » sous la
phénoménalité du monde.
Ainsi, ce qui est forme le monde
qualique, et ce qui existe est déjà le monde quantique. Ceci montre toute la
différence déjà posée par Heidegger entre l’être et l’exister, de sorte que
l’être n’est pas l’existant mais se déploie comme existence. En d’autres
termes, le monde qualique n’existe pas au sens où nous l’entendons : ce
qui se tient à l’extérieur de soi et se rend manifeste, mais le monde quantique
lui existe sur fond d’être, soit sur le fond du monde qualique, de ses éléments
et de son sujet. Ainsi, le monde quantique peut être dit déjà phénoménal pour
une part, lorsqu’il est localisé, c’est-à-dire mesuré, ce que n’est pas le
monde qualique, qui présente bien des événements, (mais non des phénomènes),
mais de manière non quantifiable.
Être et exister sont des termes qui font
sourire les scientifiques, mais la philosophie des qualia implique nécessairement un questionnement sur l’être et
l’exister. Elle repositionne notre exister propre sur le mode de la
phénoménalité sur fond quantique, mais échappe au domaine de l’être, qui
concerne les qualia, qui sont mais
n’existent pas, ne se manifestent pas sur le mode de l’exister, pour cette
raison assez simple, que par l’exister, ils seraient quantifiable, tandis
qu’ils ne le sont pas.
Il y a donc dans le mode d’être au monde
dans la Réalité, une manière d’être qui ne soit ni quantifiable ni existante.
De cette manière, qui nous est encore profondément étrangère, et ce bien que
nous sachions que l’état quantique émerge comme tel par l’exister qui rend
possible ensuite l’organisation classique du réel, il est possible de
comprendre que ce même réel que nous tenons pour fermement établi est plus
encore mis à mal par l’être qualique qu’il ne l’était déjà par l’existence
quantique. N’est alors réel que ce qui interagit avec une conscience qui le
perçoit tel. Ainsi, la réalité serait fonction du champ de conscience qui l’observe.
Le monde classique existe mais cette
existence est fondée en propre sur quelque chose qui n’existe pas, et qui
n’émerge pas comme tel : exister. La réalité classique, c’est-à-dire
relative, sera donc toujours la résultante de la matérialisation de l’être,
dans la forme exister, ce qui
signifie que nous n’avons aucune autre manière d’être que par l’exister, en
tant que phénomènes propres, qui n’est soutenu par aucune substance
propre : notre existence classique est insubstantielle, car effectivement,
« rien » ne s’y tient dessous.
Ceci fonde à proprement parler le nœud
que rappelle toutes les traditions spirituelles lorsqu’elles parlent de la
notion de réel, qui n’est pas une
illusion, mais une illusion d’optique, une interprétation du champ de conscience,
qui nous permet de voyager dans l’exister sans la conscience propre de la
fragilité de cet exister, que nous tenons pour profondément sonnant et
trébuchant, matériel donc, tandis que la matérialité est un simple effet
d’optique de la Réalité Sonore et de l’être qualique ou de l’exister quantique
face à une conscience.
Il ne peut y avoir d’existence que
quantifiable, et la réalité quantique reste en l’état quantifiable uniquement
d’une manière déterminante, la quantification produit l’exister quantique qui
sans cela demeure indéterminé. Il ne peut y avoir d’être que non quantifiable,
mais pour que l’être se manifeste, y compris à l’état indéterminé, il faut
l’existence, et donc la quantification possible. En d’autres termes, lorsqu’il
y a quantification, le Réel cesse d’être Réel pour devenir un exister, une
réalité. Il n’y a pas de mode d’apparaître qui pourrait manifester l’être comme
être, l’être ne se manifeste pas comme être mais comme exister, ainsi si l’être
est l’essence de l’exister, l’exister lui-même demeure un mode d’expression de
l’être non manifeste, c’est-à-dire non quantifiable. C’est la raison pour
laquelle on ne peut pas dire que le Réel est voilé à notre conscience, le Réel
est le voile (de notre conscience).
L’être n’émerge dans l’exister que
quantifiable, mais l’être quantifié ou quantifiable n’est déjà plus être, et
l’exister ne peut émerger autrement que tel aussi : il ne peut y avoir de
l’exister non manifeste, tout l’exister s’étale et s’étend dans sa
manifestation propre, pleine et entière, de sorte que cet exister diffère voire
semble s’opposer à cet être non manifeste par essence. Le qualia est de l’être non manifeste, où le quanta est de l’exister manifeste ou non, et indéterminé hors de
toute mesure.
L’élaboration de la corde et de
l’anti-corde est donc ce qui va venir rendre manifeste l’être, sous la forme de
l’exister quantique, qui n’est pas l’exister classique, et c’est en se
regroupant en systèmes organisés de groupes de cordes ou d’anti-cordes, que
l’exister va pouvoir devenir manifeste ; de cette manière c’est donc la
complexification de la forme qualique qui va venir rendre l’exister possible.
La complexification des qualia forme
l’enchaînement logique qui sans interruption va transformer le qualium en cordes puis en phénomènes ou
étants quantiques, puis en un lecteur de ce livre.
Il y a une grande variété d’interactions
dans le monde non manifeste depuis l’état unifié jusqu’à l’état classique, qui
commencent par produire des événements ou propriétés qualiques, lesquels en
interagissant ensemble produisent d’autres événements et d’autres propriétés
tout d’abord cordiques, puis des actions ou des états quantiques, et enfin des
phénomènes classiques. La matérialité du monde classique émerge donc sur fond
de rien, sur un vide, car si l’être n’était pas tel il serait manifeste, ce
vide est la non manifestation de ce qui forme l’être qualique. La matérialité
classique s’avance donc comme la consécutive de la mise en œuvre de la
manifestation de l’être sur le mode de l’exister, mais sa substance est vide,
puisque les qualia n’existent pas
comme tels.
La vacuité d’une existence qualique qui
donne à l’être la forme du vide sur lequel se fonde la matérialité classique
est donc la chose la plus importante que nous puissions concevoir : il ne
peut rien y avoir pour nous sous les phénomènes cordiques, rien que nous
puissions percevoir et quantifier soit faire exister. Les qualia échapperont toujours à toutes mesures car s’ils pouvaient
être quantifiés, ils ne seraient plus des qualia
mais des quanta. C’est parce qu’ils
sont non manifestes et non quantifiables que l’on peut les nommer qualia.
Les couleurs des qualia, son, lumière, ou son et lumière sont donc en réalité des
qualités de l’être qualique, et des propriétés de cet état qualique. Ces couleurs, que nous définiront plus tard, sont
d’ores et déjà ce qui vient caractériser la façon non quantifiable qu’a l’être
d’être. Ce que l’on peut déduire, de ceci, c’est que la forme et la couleur
d’un qualia définit son unicité, mais
qu’il n’y a pas de limite stricte et de frontière franche entre un qualia et un autre, la forme et le nom
que nous leur avons donné ne sert qu’à les rendre conceptuellement manifestes
ou identifiables, et en les nommant, à les faire exister pour nous sous leur
forme tal, ce qui est assez paradoxal, puisqu’alors nous les avons quantifié,
et donc les avons nié dans leur être même.
La forme relative que nous avons
représentée est donc une représentation rationnelle et intellectuelle d’un
phénomène qui échappe à la représentation et à la mesure. Dans les faits, la
forme du qualium est plutôt aléatoire
puisque ce qualium sera informé par
les différentes couleurs et propriétés de l’ensemble, sans que l’on puisse
définir un état précis à tel qualium,
les franges d’interférences entre les qualia
et les forces qui agissent entre elles étant trop importantes pour que le qualium puisse avoir une forme au sens
strict ; ainsi nous pouvons dire que cela ressemble à un niveau global à
un hexagone, mais au niveau local, dans le détail, on ne pourrait percevoir que
de la couleur qui interfère avec d’autres couleurs, ou des forces qui
interfèrent avec d’autres forces.
Ce qui est vrai des qualia est aussi vrai des anti-qualia.
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