vendredi 24 janvier 2025

Le temps, La philosophie des qualia

             Le temps est toujours relatif au système qui lui donne sa mesure, que ce système soit perceptif ou supposé objectif, métrique. C’est pourquoi le temps chronique n’est pas, il existe, mais il est arbitraire et contextuel. Par contre, l’idée de temps ontique garde sa valeur, car il n’est soumis ni à la flèche du temps chronique, ni à la chiffonnade quantique. Mais le temps ontique n’est pas quantifiable, c’est une qualité de la « matière » qui n’est pas, elle-même, temporalisée. C’est, le temps ontique, une qualité de l’espace à l’état initial, la présence comme temps, qui existe tout aussi bien que la présence comme espace. Le temps est une qualité de l’univers, non une chose en soi, et en tant que tel, il est indéterminable et indéterminé a priori.

C’est la notion de temps indéterminé que nous devons développer si nous voulons que nos comptes soient justes. L’âge de l’univers n’est pas statique, il diffère certes selon ses Régions, mais aussi selon ses dimensions, notre temps dans nos dimensions sera différent pour un système de référence fondé sur d’autres dimensions mesurées.

Dans d’autres Régions de l’univers, la matière peut différer, parce qu’elle est relative aux systèmes de référence en termes de dimensions. Le flux spatiotemporel n’est ni constant, ni homogène dans tout l’univers. Le temps est hétérogène. L’espace aussi. Notre réalité spatiotemporelle n’existe que pour notre système de référence et ceux avec qui nous le partageons.

L’espace et le temps ont aussi une dimension ondulatoire, où ils se comportent comme une vague d’onde, et pour chaque quantité ou qualité d’espace, on trouve son corollaire temporel, et inversement. Le tissage de l’espace-temps est énergétique, et ondulatoire, mais sa structure est issue du monde qualique. En d’autres termes, il y a un principe d’identité entre l’espace et le temps, ce sont deux mesures différentes de la même chose, la présence, deux mesures qui définissent et déterminent la présence comme temps ou comme espace.

Nous croyons que le temps se manifeste en une seule dimension, mais ceci est faux, le temps a plusieurs dimensions, et plusieurs manières d’être comme le flux, la présence, la durée, fragmenté ou fluide, etc. Notre dimension temporelle n’est pas unique, et le temps ne doit pas être considéré seulement comme une flèche ou une chiffonnade, mais aussi comme une vague où tous les temps chroniques, passé présent et futur, et où la présence ontique s’avancent ensemble et influent les uns sur les autres, de sorte que ce que nous nommons Histoire peut faire l’objet de nombreuses transformations dont nous n’aurons aucune idée, ni même la sensation que l’Histoire s’est transformée. Le temps est aussi un volume ou une onde temporelle qui s’avance comme telle, il se propage comme un « paquet d’onde » qui s’avance d’un seul tenant dans toutes les directions. Le passé s’avance, ainsi que l’avenir, de concert avec le présent, dans la même temporalité. Et parfois la vague se brise pour donner lieu à une toute nouvelle Histoire.

Le passé et le futur, comme le présent sont donc, en l’état et a priori, indéterminés.

L’espace et le temps se ploient et se déploient donc aussi comme une vague, à un certain niveau de la « non-matière » : les trois temps se déplacent en même temps sur la même ligne, comme une iridescence : ils s’avancent ensemble comme spatialisés donc, et de sorte que le passé et l’avenir soient bâtis par le présent lorsque celui-ci, de pure présence, devient présent, c’est-à-dire lorsqu’il se détermine comme temporalité dans un espace précis. C’est la temporalisation de la présence comme présent qui conduit à l’existence du temps et le positionnement de la présence qui fait apparaître l’espace, et donc l’historicité et la temporalité.

Mais ni le présent, ni le passé, ni l’avenir, ne sont fermés, clos, et irrémédiables, ils sont au contraire des temps ouverts dans lesquels tous les possibles se meuvent, jusqu’à ce que l’un soit déterminé sur la vague et détermine ainsi tous les autres.

En d’autres termes, il n’y a ni passé, ni avenir, ni présent stables, nous croyons à l’historicité parce que celle-ci s’imprègne dans notre mémoire, mais à chaque changement de cette historicité occasionnée par la détermination d’un présent particulier, notre mémoire est imprégnée par le changement, qui devient l’historicité nouvelle, de sorte que nous « oublions » le passé qui avait été déterminé tal auparavant pour ne nous souvenir que de la re-détermination présente, qui forge un passé autre.

À chaque instant, notre histoire est recombinée par le présent ainsi déterminé, comme si nous tracions nous-mêmes une ligne dans l’espace et le temps que nous déterminerions à chaque instant en fonction de tous nos choix, individuels, collectifs, régionaux, universels, et de toutes les options possibles de la manifestation de la matière, etc. Mais nous oublions toutes les combinaisons qui n’ont pas été retenues ou qui ont été transformées par le présent. Quant au passé, et quant à l’avenir, seul le présent les détermine aussi en réduisant, lorsqu’il est déterminé comme présent, le champ des possibles.

On ne parle pas de probabilités, mais de possibles, car tous les avenirs possibles s’avancent ensemble sans que nous n’en sachions rien, et la détermination de la pure présence comme présent et comme position, soit la détermination du temps et de l’espace, définit à l’intérieur du possible tous les avenirs conséquents au présent. L’espace et le temps sont donc indéterminés a priori, et non figés a posteriori.

Il y a donc un double mouvement : la présence non déterminée, et la vague de l’espace et du temps à déterminer. C’est le temps qui produit l’espace dans lequel il se détermine, en d’autres termes c’est la détermination du présent qui produit la fragmentation de la pure présence non déterminée en espace et en temps. Sur la vague de la présence pure, il n’y a qu’une qualité sans détermination ni de l’espace ni du temps, mais il y a quantification de l’espace et du temps lorsqu’ils cessent d’être présence pour devenir présent. La présence est espace tout comme l’est le temps. Le temps en soi est une variation de l’espace à l’état initial, soit la présence pure dans la Réalité, ce qui signifie que le temps est aussi une qualité de l’espace à l’état initial, l’une de ses variations, l’une de ses vibrations. Ce qu’il y a, avant le temps, avant l’espace, c’est la présence pure indéterminée, présence qui est cet espace à l’état initial dont nous parlons et dont la vibration forme l’espace-temps, qui lui-même détermine le temps que nous connaissons et l’espace que nous vivons.

Il est donc possible de dire que c’est le présent qui détermine le temps et l’espace quand la présence émarge l’indétermination et que le temps et l’espace se déploient comme une onde à partir de la détermination du temps présent. Le passé, l’avenir et le présent sont donc changeant, et changent à chaque instant, et nous ne le percevons pas. Le passé et l’avenir s’écrivent et se réécrivent au fur et à mesure de la détermination du présent.

L’irréversibilité des événements que nous percevons est issue de notre incapacité à mesurer l’impact du présent sur le passé et le futur. Passé, futur et présent sont infinis, a priori, c’est-à-dire avant toute mesure. Une telle fixation du temps n’existe que pour notre conscience, et pour l’observateur, car le temps se remodèle constamment tout comme l’espace et la flèche du temps que nous observons n’est que l’observation ponctuelle de et depuis notre réalité, et notre point d’observatoire, en d’autres termes, d’autres futurs ou passés réversibles sont possibles, et ont pu de fait exister, car le temps est remanié constamment par nos choix et les choix de tout être vivant, existant, étant, y compris une conscience absolue possible. Ces temps possibles ou avérés existent, mais ils ne sont pas conscientisés par notre conscience, selon notre conscience, donc ils ne sont ni probables, ni possibles, ni avérés à nos yeux, mais à nos yeux seulement.

Au sens strict, la flèche du temps que nous percevons n’existe pas réellement et l’historicité est fluante, changeante et mouvante, même si nous ne le percevons pas. L’ondulation est ce qui détermine le tissage spatio-temporel.

 


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