Le temps est toujours relatif au système qui lui donne sa mesure, que ce système soit perceptif ou supposé objectif, métrique. C’est pourquoi le temps chronique n’est pas, il existe, mais il est arbitraire et contextuel. Par contre, l’idée de temps ontique garde sa valeur, car il n’est soumis ni à la flèche du temps chronique, ni à la chiffonnade quantique. Mais le temps ontique n’est pas quantifiable, c’est une qualité de la « matière » qui n’est pas, elle-même, temporalisée. C’est, le temps ontique, une qualité de l’espace à l’état initial, la présence comme temps, qui existe tout aussi bien que la présence comme espace. Le temps est une qualité de l’univers, non une chose en soi, et en tant que tel, il est indéterminable et indéterminé a priori.
C’est la notion de temps indéterminé que
nous devons développer si nous voulons que nos comptes soient justes. L’âge de
l’univers n’est pas statique, il diffère certes selon ses Régions, mais aussi
selon ses dimensions, notre temps dans nos dimensions sera différent pour un
système de référence fondé sur d’autres dimensions mesurées.
Dans d’autres Régions de l’univers, la
matière peut différer, parce qu’elle est relative aux systèmes de référence en
termes de dimensions. Le flux spatiotemporel n’est ni constant, ni homogène
dans tout l’univers. Le temps est hétérogène. L’espace aussi. Notre réalité
spatiotemporelle n’existe que pour notre système de référence et ceux avec qui
nous le partageons.
L’espace et le temps ont aussi une
dimension ondulatoire, où ils se comportent comme une vague d’onde, et pour
chaque quantité ou qualité d’espace, on trouve son corollaire temporel, et
inversement. Le tissage de l’espace-temps est énergétique, et ondulatoire, mais
sa structure est issue du monde qualique. En d’autres termes, il y a un
principe d’identité entre l’espace et le temps, ce sont deux mesures
différentes de la même chose, la présence, deux mesures qui définissent et
déterminent la présence comme temps ou comme espace.
Nous croyons que le temps se manifeste
en une seule dimension, mais ceci est faux, le temps a plusieurs dimensions, et
plusieurs manières d’être comme le flux, la présence, la durée, fragmenté ou
fluide, etc. Notre dimension temporelle n’est pas unique, et le temps ne doit
pas être considéré seulement comme une flèche ou une chiffonnade, mais aussi
comme une vague où tous les temps chroniques, passé présent et futur, et où la
présence ontique s’avancent ensemble et influent les uns sur les autres, de
sorte que ce que nous nommons Histoire
peut faire l’objet de nombreuses transformations dont nous n’aurons aucune
idée, ni même la sensation que l’Histoire s’est transformée. Le temps est aussi
un volume ou une onde temporelle qui s’avance comme telle, il se propage comme
un « paquet d’onde » qui s’avance d’un seul tenant dans toutes les
directions. Le passé s’avance, ainsi que l’avenir, de concert avec le présent,
dans la même temporalité. Et parfois la vague se brise pour donner lieu à une
toute nouvelle Histoire.
Le passé et le futur, comme le présent
sont donc, en l’état et a priori,
indéterminés.
L’espace et le temps se ploient et se
déploient donc aussi comme une vague, à un certain niveau de la
« non-matière » : les trois temps se déplacent en même temps sur
la même ligne, comme une iridescence : ils s’avancent ensemble comme
spatialisés donc, et de sorte que le passé et l’avenir soient bâtis par le
présent lorsque celui-ci, de pure présence, devient présent, c’est-à-dire
lorsqu’il se détermine comme temporalité dans un espace précis. C’est la
temporalisation de la présence comme présent qui conduit à l’existence du temps
et le positionnement de la présence qui fait apparaître l’espace, et donc
l’historicité et la temporalité.
Mais ni le présent, ni le passé, ni
l’avenir, ne sont fermés, clos, et irrémédiables, ils sont au contraire des
temps ouverts dans lesquels tous les possibles se meuvent, jusqu’à ce que l’un
soit déterminé sur la vague et détermine ainsi tous les autres.
En d’autres termes, il n’y a ni passé,
ni avenir, ni présent stables, nous croyons à l’historicité parce que celle-ci
s’imprègne dans notre mémoire, mais à chaque changement de cette historicité
occasionnée par la détermination d’un présent particulier, notre mémoire est
imprégnée par le changement, qui devient l’historicité nouvelle, de sorte que
nous « oublions » le passé qui avait été déterminé tal auparavant pour ne nous souvenir que
de la re-détermination présente, qui forge un passé autre.
À chaque instant, notre histoire est
recombinée par le présent ainsi déterminé, comme si nous tracions nous-mêmes
une ligne dans l’espace et le temps que nous déterminerions à chaque instant en
fonction de tous nos choix, individuels, collectifs, régionaux, universels, et
de toutes les options possibles de la manifestation de la matière, etc. Mais
nous oublions toutes les combinaisons qui n’ont pas été retenues ou qui ont été
transformées par le présent. Quant au passé, et quant à l’avenir, seul le
présent les détermine aussi en réduisant, lorsqu’il est déterminé comme
présent, le champ des possibles.
On ne parle pas de probabilités, mais de
possibles, car tous les avenirs possibles s’avancent ensemble sans que nous
n’en sachions rien, et la détermination de la pure présence comme présent et
comme position, soit la détermination du temps et de l’espace, définit à
l’intérieur du possible tous les avenirs conséquents au présent. L’espace et le
temps sont donc indéterminés a priori,
et non figés a posteriori.
Il y a donc un double mouvement :
la présence non déterminée, et la vague de l’espace et du temps à déterminer.
C’est le temps qui produit l’espace dans lequel il se détermine, en d’autres
termes c’est la détermination du présent qui produit la fragmentation de la
pure présence non déterminée en espace et en temps. Sur la vague de la présence
pure, il n’y a qu’une qualité sans détermination ni de l’espace ni du temps,
mais il y a quantification de l’espace et du temps lorsqu’ils cessent d’être
présence pour devenir présent. La présence est espace tout comme l’est le
temps. Le temps en soi est une variation de l’espace
à l’état initial, soit la présence pure dans la Réalité, ce qui signifie
que le temps est aussi une qualité de l’espace à l’état initial, l’une de ses
variations, l’une de ses vibrations. Ce qu’il y a, avant le temps, avant
l’espace, c’est la présence pure indéterminée, présence qui est cet espace à
l’état initial dont nous parlons et dont la vibration forme l’espace-temps, qui
lui-même détermine le temps que nous connaissons et l’espace que nous vivons.
Il est donc
possible de dire que c’est le présent qui détermine le temps et l’espace quand
la présence émarge l’indétermination et que le temps et l’espace se déploient
comme une onde à partir de la détermination du temps présent. Le passé,
l’avenir et le présent sont donc changeant, et changent à chaque instant, et
nous ne le percevons pas. Le passé et l’avenir s’écrivent et se réécrivent au
fur et à mesure de la détermination du présent.
L’irréversibilité des événements que
nous percevons est issue de notre incapacité à mesurer l’impact du présent sur
le passé et le futur. Passé, futur et présent sont infinis, a priori, c’est-à-dire avant toute
mesure. Une telle fixation du temps n’existe que pour notre conscience, et pour
l’observateur, car le temps se remodèle constamment tout comme l’espace et la
flèche du temps que nous observons n’est que l’observation ponctuelle de et depuis
notre réalité, et notre point d’observatoire, en d’autres termes, d’autres
futurs ou passés réversibles sont possibles, et ont pu de fait exister, car le
temps est remanié constamment par nos choix et les choix de tout être vivant,
existant, étant, y compris une conscience absolue possible. Ces temps possibles
ou avérés existent, mais ils ne sont pas conscientisés par notre conscience,
selon notre conscience, donc ils ne sont ni probables, ni possibles, ni avérés
à nos yeux, mais à nos yeux seulement.
Au sens strict,
la flèche du temps que nous percevons n’existe pas réellement et l’historicité
est fluante, changeante et mouvante, même si nous ne le percevons pas.
L’ondulation est ce qui détermine le tissage spatio-temporel.
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